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Le Street "Case-Art"

Projet :
Voici la case où a poussé mon art!
 
 

Firmin Eddy dit Ano

Co-signataires :

• Emile Romney, Photographe, Architecte-Urbasniste

•Jean-pierre Phipss, Musicien tambouillé

•Jacky Jalem, Danseur.

Case… Case nègre, coulis, petit blanc… Case couleur de misère. Ces vielles dames retiennent sous le frou-frou de leurs jupes de tôles rouillées une histoire populaire de nos îles. Cases jadis pleines de vie, d’espoir, de luttes et de victoires, aujourd’hui « cases-dents-creuses » dans le sourire carié de nos villes. Atrabilaires, souffreteuses et solitaires, elles hébergent encore le miséreux lit de notre humanité. Ce « lit de planches d’où s’est levée ma race »1 écrit Aimée Césaire en mémoire de ses origines modestes. Bien plus que des lambeaux architecturaux d’un autre temps, ces cases délabrées et décrépies chantent par leurs perciennes « pichonnées » une litanie emplie d’émotions ; celle de nos histoires individuelles et collectives, celle de nos identités. Le chant d’une réinvention humaine aussi rapide que le vol en piqué d’un « gli-gli ». Et nous… Artistes, créateurs d’émotions, inventeurs d’identités et de traditions, … Nous transmetteurs sensibles, reconnaissons en ces cases des chronomètres culturels. Nous reconnaissons que ces « cases-horloges » mesurent avec saisissement le chemin parcouru vers notre humanité recomposée. Notre souhait est de partager, l’espace d’un battement de tôle, l’expérience de nos cheminements. De la tradition du Gwo-Ka aux arts contemporains, l’instant de dix cases, nous prendrons le temps d’échanger, de discuter sans autre obligation. En ces cases où a fermenté le récit qui goutte de nos pratiques artistiques, en ces cases nurserie des arts nous veillerons et réveillerons une poétique du devenir.

[1] Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, P.18

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